Rapport du groupe
"Développement des Réseaux Nationaux"
Le groupe "Développement des Réseaux Nationaux"
s'est réuni le 1er avril 1996 pour débattre des questions
de mise en place et d'interconnexion des réseaux de la recherche
accessibles et ou disponibles dans les différents pays de l'espace
euro-méditerranéen.
La séance a été très dense et a permis de présenter
neuf communications sur les thèmes suivants :
- le réseau national libanais, par Monsieur Selim CATAGAFO, ENSIB
- Liban
- le télé-enseignement, par Madame Penelope CONSTANTA,
FORTH - Grèce
- le réseau français de traitement du signal et images,
par Monsieur Mohamed NAJIM, de l'ENSERB - France
- le réseau RENATER et RENATER 2, par Madame Sabine JAUME, du
GIP RENATER - France
- la mise en place de réseaux en Afrique sub-saharienne, par
Monsieur Pascal RENAUD, de l'UNITAR - Suisse
- la mise en place du réseau palestinien, par Monsieur Saleem
ZOUGHBI, Palestine
- les échanges de données en Jordanie, par Monsieur Youssef
NUSSEIR, NIC - Jordanie
- la formation et la recherche en informatique, par Monsieur Abdefdil
BENNANI, ENSIAS - Maroc
- le réseau national de la recherche en Tunisie, par Madame Karima
BOUNEMRA BEN SOLTANE, IRSIT - Tunisie
Une série de questions a suivi les cinq premiers exposés.
Une seconde séance, sous la forme de table ronde, a été
organisée le 2 avril 1996. De ces deux séances, il ressort
notamment les éléments suivants :
Avancement des réseaux dans les pays de la Région
Les présentations ont mis en exergue les différences dans
les états d'avancement des projets de mise en place de réseaux
de communication en général (transmissions de données
et téléphonie), la disparité des moyens mis à
la disposition de tels projets ainsi que dans le niveau de sensibilisation.
Plusieurs initiatives de développements de serveurs Web et d'applications
spécifiques ont été notées, mais, pour les pays
du Sud elles sont en général ponctuelles et nécessitent
un renforcement dans le cadre de stratégies globales de développement
des serveurs d'information.
Les réseaux, support de la coopération dans la Région
Des traditions de coopération existent depuis longtemps dans l'espace
euro-méditerranéen et les chercheurs n'ont pas attendu l'émergence
de réseaux de transmission de données pour mettre en place
des relations entre leurs laboratoires.
Toutefois, dans le cadre de la Société de l'Information naissante
et de l'intérêt qui est porté à l'espace euro-méditerranéen,
notamment suite à la réunion de Barcelone, il apparaît
clairement aujourd'hui que ces relations devront s'intensifier pour permettre
une collaboration régionale effective.
Pour cela, les chercheurs devront disposer de moyens de communication performants,
répondant à leurs besoins de plus en plus croissants en termes
de volume et de fréquence d'échanges et qui soient comparables
de part et d'autre de l'espace euro-méditerranéen.
C'est pourquoi une première conclusion apparaît suite à
ces deux journées de travail, non seulement dans le groupe qui a
débattu du développement des réseaux nationaux, mais
aussi dans les autres groupes de travail : les réseaux de communication
sont devenus un élément indispensable à la promotion
d'actions de recherche communes, menées en partenariat entre des
équipes européennes et des équipes de tout le bassin
méditerranéen.
Recommandations
Les débats ont été riches, l'ensemble des intervenants
et des participants étant très concernés par le thème
traité. Les participants sont donc unanimes à souhaiter pouvoir
disposer d'outils de communication performants, leur permettant de coopérer
dans de meilleurs conditions.
Les résultats peuvent être résumés en trois grandes
idées qui conduisent aux recommandations suivantes :
1- Développement des réseaux nationaux
Il est apparu primordial de pouvoir disposer de mesures d'accompagnement
permettant le développement des réseaux nationaux.
A cet effet, il a été noté que la mise en place de
réseaux de communication ouverts à l'Internet devrait être
impulsée par la communauté de la recherche scientifique, cette
communauté étant en général très réceptrice
à l'introduction de nouvelles technologies de communication et prête
à en maîtriser le développement.
Cependant, le principe de ces réseaux étant l'ouverture, leur
mise en place ne doit pas se limiter à une seule communauté
mais ils doivent rester accessibles à un ensemble d'utilisateurs
issus d'environnements différents.
Le développement de réseaux nationaux requiert en outre des
actions de sensibilisation des décideurs ainsi qu'une organisation
au sein des différents pays qui permette de créer la synergie
nécessaire entre les divers intervenants.
Les différents pays devraient mettre en place une "philosophie
de base" afin de permettre d'insérer les différentes
initiatives, certes fort louables, dans le cadre d'une vision globale cohérente
et en ligne avec les priorités de chacun. La question de savoir comment
concilier rapidement l'entrée dans la société de l'information
et le développement des infrastructures de base (mauvais état
des moyens de communications publics disponibles) a été soulevée.
2- Réseau Régional euro-méditerranée
Dans le cadre de la coopération des équipes de recherche
de l'espace euro-méditerranéens, il est primordial qu'en parallèle,
des actions soient menées afin de permettre l'interconnexion des
réseaux nationaux. Un réseau régional devra donc être
mis en place afin de favoriser les échanges entre les différents
pays de l'espace euro-méditerranéen.
Ce réseau régional devra se baser sur des pôles nationaux
qui seraient chargés de certaines missions de coordination des développements
nationaux et de l'interconnexion avec d'autres centres de la région,
notamment lorsque le pays appartient à une région où
il existe d'autres initiatives ou projets similaires (cas du réseau
RAITNET pour les pays arabes ou des initiatives africaines qui émergent).
3- Durabilité des réseaux
Les actions à entreprendre dans le cadre des deux premières
recommandations ne doivent pas rester des actions ponctuelles. Il faut donc
prendre les mesures qui permettront de pérenniser le système
et de disposer d'un environnement durable qui puisse évoluer en fonction
des besoins des utilisateurs.
L'un des éléments clés pour ce faire est la formation,
qui concerne non seulement les utilisateurs des réseaux mais aussi,
mais surtout ceux qui auront la charge de la conception, la mise en place
l'exploitation et la maintenance de ces réseaux. Un processus de
renforcement des capacités nationales de formation dans le domaine
des technologies de l'information, en relation avec des programmes de recherche
dans ce domaine ainsi que de la mise en place des réseaux doit donc
être considéré.
Un second élément de cette recommandation est le développement
d'applications spécifiques, qui respectent les caractéristiques
de l'ensemble des parties (multilinguisme, capacités de traitement
et de communication, etc.)
En effet, le réseau n'est pas une fin en soit mais doit se placer
au service des programmes et projets de recherche communs dans les différents
domaines qui ont été traités au cours de cet atelier.
Parmi les applications mentionnées, un intérêt particulier
est porté au télé-ensignement, aux bases de données
et systèmes d'informations, à la gestion des ressources naturelles,
au télé-tourisme, à la télé-médecine,
aux serveurs multimédia d'informations scientifiques et culturelles,
ainsi qu'à toute autre application de recherche et développement
qui entre dans le cadre de la participation de l'espace euro-méditerranéen
à la Société de l'Information.
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