La nouvelle politique méditerranéenne, dont les principes
ont été retenus lors des conseils européens d'Essen
et de Cannes, et qui visent la mise en place à terme d'un espace
«économique euro-méditerranéen, est en parfaite
harmonie avec la déclaration de Barcelone qui a instauré le
partenariat euro-méditerranéen, ouvert une nouvelle voie avec
la reconnaissance formelle de cette forme de coopération, et adopté
une programme d'action d'envergure incluant les technologies de l'information.
La transition vers la société de l'information, ne peut en
aucun cas, être l'apanage exclusif des entreprises et du secteur industriel,
tant il est vrai que la marginalisation de la communauté scientifique
dans les établissements de recherche et de l'enseignement supérieur
pourrait en compromettre le succès. Il y aurait lieu, dans ce contexte
et plus que jamais, d'oeuvrer pour le renforcementdes liens et l'établissement
de passerelles fonctionnelles entre la communauté des scientifiques
et chercheursd'une part, et le secteur utilisateur et le milieu des entreprises
d'autre part. En fait, il faudrait veiller à la mise en place de
mécanismes de diffusion de nouvelles technologies de l'information
et des communications du secteur de la recherche, utilisateur pionner par
nécessité de moyens modernes de communication, vers les entreprises,
et la société de façon générale.
L'Ecole tient à intégrer les technologies de l'information
dans ses missions de formation d'ingénieurs et de recherche, au service
des priorités nationales en la matière visant le domaine des
ressources naturelles, notamment (Hydronautique, Mines, Hydrocarbures...)
A ce titre l'Ecole envisage de renforcer ses liens avec le tissu industriel
concerné. Ce qui ne manquera pas d'avoir des effets induits positifs
sur l'économie nationale fortement tributaire des ressources naturelles
du pays.
L'évolution constante du monde technologique impose une constante
capacité d'adaptation à même de permettre une gestion
efficace de l'évolution des configurations des entreprises, des systèmes
de gestion et des structures réglementaires. Dans ce cadre, un système
d'information doit être la base stratégique essentielle permettant
d'atteindre cet objectif, car il répondra au souci de la nécessité
de construire un environnement d'interfonctionnement permettant à
des réseaux divers de travailler en synergie.
Pour ce faire, il faudrait :
Les autoroutes de l'information semblent hissées au rang de mythe fondateur de la société de l'information sur fond de mondialisation des échanges. Elles apparaissent comme un facteur de transformation radicale de la planète en une sorte de village global. Ces autoroutes devraient livrer un ensemble de nouveaux services interactifs : télé-enseignement, consultation de banques de données, médecine assistée à distance, messagerie, visiophonie, etc... Cette évolution technique ne manquera pas d'avoir un impact certain sur notre comportement et notre manière de travailler et de vivre, aussi bien à l'échelle locale qu'à une échelle beaucoup plus large. En effet, il s'agira, grâce aux progrès des nouvelles technologies de l'information de :
Conscientes de l'importance des enjeux et des missions qui lui sont dévolues,
l'Ecole Nationale Polytechnique a lancé un plan d'informatique à
la mesure de ses ambitions de leadership et de pôle d'excellence au
niveau national et de qualité de futur noeud-serveur dans le réseau
international de communications.
L'obsolescence très rapide du matériel informatique, d'une
part, et les contraintes budgétaires, d'autre part, exigent la plus
grande prudence dans la conduite du projet de renouvellement et d'extension
des moyens de calcul de l'Ecole.
Ainsi, il n'est pas envisagé d'acquérir simultanément
l'intégralité des équipements. Bien au contraire, tout
nous incite à échelonner nos acquisitions qur une période
plus ou moins longue, afin de disposer en permanence d'équipements
récents. Cette stratégie offre une autre avantage non moins
négligeable : celui de pouvoir capitaliser expériences et
savoir-faire, et de faire évoluer notre environnement informatique
en fonction de nos besoins.
Pour ces raisons, le projet de développement informatique doit s'appuyer
sur une architecture évolutive, modulaire et ouverte, à laquelle
viendraient se greffer au fur et à mesure de nouveaux équipements.
Seules de telles caractéristiques, alliées à une politique
infrmatique cohérente, pourront garantir la pérennité
de nos investissements et la satisfactio n continuelle de nos besoins. L'évolutivité,
la modularité s'appliquent non seulement aux équipements,
mais aussi aux systèmes d'exploitation, aux logiciels et enfin au
réseau informatique.
De la nécessité d'un réseau informatique :
L'utilisation optimale des ressources passe par le partage entre les différents
utilisateurs. Ce partage est, par ailleurs, rendu nécessaire par
l'impossibilité de doter complètement tous les utilisateurs,
en raison de leurs capacités financières.
Un réseau informatique reliant l'ensemble l'ensemble des départements
et services de l'Ecole s'avère nécessaire. Ce réseau
pourra être mis en place progressivement, en fonction de nos ressources
financières et des priorités retenues. Dans une première
phase, les bâtiments hôtes seront reliés entre eux, avec
un minimum de points d'accès au réseau au niveau de chaque
bâtiment. Dans la seconde phase, la câblage interne des bâtiments
pourra être entrepris, une fois les salles et breaux sélectionnés.
Le réseau doit permettre la satisfaction des besoins suivants:
a- Partage des ressources :
Ces ressources peuvent être matérielles (unités centrales,
imprimantes, tables traçantes, disques durs, etc...) ou logiciels
(partage d'un même environnement software, de base de données
communes, etc...)
b- Communication :
Le service de messagerie électronique faciliterait les contacts entre
chercheurs de différents départements ou services de l'Ecole,
dans un premier temps, et de l'extérieur de l'Ecole, une fois la
liaison établie et le protocole d'accès défini.
De l'utilité d'un réseau « à hiérarchie
»
L'acquisition progressive des équipements et les progrès fulgurants
et permanents que connaît le monde informatique font que notre système
sera nécessairement hiérarchique.
Les systèmes serveurs demandés sont prévus dans cette
optique. Le serveur principal, notamment, est destiné à rpendre
en charge les grosses applications de calcul (calcul de structures, résolution
de problèmes de type NP-Hard, les problèmes de grande taille
de manière générale, etc...). Serveur de calcul, mais
aussi de bases de données, il devra jouer unrôle prépondérant
dans le réseau, sans por autant constituer unfacteur de blocage,
en cas de panne. Son intégration doit permettre au reste des stations
de micro-ordinateurs de continuer à fonctionner de manière
autonome, même lorsqu'il n'est pas opérationnel. Dès
lors que l'on accepte la possibilité de fonctionner sans ce serveur
(en se privant des performances et ressources associées, il est vrai),
son acquisition pourra se faire à tout moment et ne constitue danc
pas une priorité absolue, dans ce sens. On pourra ainsi différer
cette acquisition le temps de voir le reste des pôles fonctionner,
et de se conveincre de sa nécessité, ou simplement de son
utilité.
Il faudrait cependant, exiger un certain nombre de garanties.
D'abort, il faut que les systèmes puissent évoluer en fonction
de nos besoins. En particulier, il ne faut pas que l'espace d'adressage
d'un processeur donné limite les extensions éventuelles à
un seuil susceptible d'être très rapidement atteint et dépassé.
Il ne faut pas non plus que le remplacement du processeur par un autre plus
performant entraîne la réécriture de toutes les applications.
Ensuite, il faut s'assurer de la disponibilité d'un service après-vente
sérieux et compétent. Il faudra, de plus, admettre l'idée
d'aller chercher les compétences là où elles se trouvent,
et accepter, par exemple, de faire appel, en cas de besoin, à un
service de maintenance situé en dehors du territoire nationale.
Il y a lieu, tout d'abord, de souligner l'importance de la dimension
« culturelle » de la transition vers la société
de l'information. En effet, ilfaudrait en accompagnement d'opérations
à caractère technologique et technique, veiller à la
mise en place de véritables mécanismes de diffusion de l'information
oeuvrant dans les sens d'une « imprégnation culturelle »
de la communauté scientifique dans les pays de la rive Sud de La
Méditerranée, souvent non ou mal informée. A ce titre,
il faudrait envisager de notre point de vue l'organisation de séminaires
et de sessions « portes ouvertes dans les établissements universitaires
et les centres de recherche ».
D'autre part, et dans le cadre d'un premeir train d'initiatives, l'Ecole
National Polytechnique a confirmé son plus grang intérêt
pour la démarche lancée par l'INRIA Rocquencourt concernant
la mise en place de WEB locaux, en connexion avec un projet de bibliothèque
virtuelle autour des aspects de multilinguisme. Dans ce sens, l'Ecole est
en voie d'acquérir les moyens techniques nécessaires à
la mise en place d'un réseau local et à la numérisation
de son fond documentaire afin de le mettre à la disposition du secteur
universitaire algérien et des 40 entreprises avec lesquelles elle
est conventionnée.
Dans ce contexte et dans le cadre de cette vision euro-méditerranéenne
définie en commun en matière de technologies de l'information,
l'ENP sollicite un soutien en matière de conseils, d'expertises,
d'acquisition de moyens techniques et de formation dans des profils pointus
pour la mise en place imminente du réseau local et d'un fond documentaire
virtuel, et pour la réalisation d'une connexion internationale dans
un avenir très proche. Ce projet est jugé prioritaire par
l'ENP.
Ces actions se situent dans le prolongement des projets engagés ensemble
dans le cadre euro-méditerranéen (projet SINTRAD MES-Campus,
projet ESIMEAU INCO-Ped, ...). La priorité accordée par l'Union
Européenne à la Méditerranée laisse entrevoir
la possibilité de projets multiformes de coopération.
Ainsi, les moyens disponibles et susceptibles de développer cette
collaboration verraient leur impact renforcée par un engagement rapide
en tenant compte des besoins spécifiques de notre pays (formation,
sensibilisation des utilisateurs, renforcement des capacités de recherche,
soutien technologique).
Il est une nécessité impérieuse, pour l'Algérie,
d'introduire les nouvelles technologies de l'information dans les systèmes
d'éducation, de formation, de recherche et dans le secteur économique,
à l'instar des pays de la rive Sud de la Méditerranée.
Ainsi, dans le cadre de cette dynamique nouvelle insufflée par la
construction de la société de l'information, il importe de
tenir compte des besoins et préoccupations des pays de la rive Sud
et que la coopération dans ce sens doit obéir essentiellement
à des considérations de coopération et de collaboration
et non commerciale, permettant aux pays de la rive Sud d'introduire aisément
les techniques modernes pour la circulation des produits et services visant
à la constitution de la société de l'information.